Rando en Irlande Eté 2006
Au cours de l'été 2006Franck et Olivier ont fait une rando en kayak en Irlande avec d'autres kayakistes.
Communiqué par Olivier voici le compte rendu de ce trip un peu "sportif".
Compte rendu d ' Irlande : Du 26 juillet au 10 puis 12 août 2006.
Voyage organisé par le CNTP ( Centre nautique du Trieux / Paimpol ).
Responsables : François Lagrange ( du CNTP ) et Véronique Olivier .
Quasiment jusqu'à notre arrivée , la météo en Irlande était comme partout,
chaude et ensoleillée. Mais déjà avant de partir , nos prévisions n'étaient pas très optimistes. Une dépression allait bientôt traverser l'Irlande. Et ça
, ça change tout . Notre ambitieux programme réalisable par beau temps était compromis. Et le spot de surf de Lahinch ( côte ouest) nous a donné la
première mesure de ce qui pouvait éventuellement nous attendre plus tard : De nombreux petits ' pingouins sur planche ' s'ébattaient sur de magnifiques
rouleaux. Déjà dans nos têtes , défilaient tous nos savoirs -faire si nous devions accoster dans de telles situations.
La 'vague monstrueuse' d 'environ 10m de haut qui barrait la baie, n'était pas pour nous rassurer. A tel point que François pensait tout d'abord avoir vu une île ! mais une île qui se déplace ! bizarre,bizarre ! Des surfs d'accord
mais pas à n'importe quel prix ! Et pourtant nous avons pris la mer sous les majestueuses falaises de Moher ( barrière verticale géante de 200 de haut sur 8
kms ). La tentation était trop forte. Nous embarquons donc au port de Doolin avec un vent sud est 5/6 dans le nez et une forte odeur de terre et de vaches dans les narines; la mer agitée mais offrant une belle zone de navigation sous
falaises nous amuse. C'est physique ,beau et tellement impressionnant! Une cohorte d'oiseaux nous accompagne : macareux, fous de bassan , pétrels fulmar.
Mais à mi-parcours ,le vent change de direction , il passe sud ouest en fraîchissant 6/7, la mer devient compètement hachée et sous un gros grain, les pétrels fulmar nous narguent de leur oeil si doux, curieux de ce gros radeau
remuant. François décide alors de faire 1/2 tour pour éviter le pire.
Adieu extraordinaoires falaises mais bonjour impressionnants surfs ! Nous avons réussi à naviguer à vos pieds = super !
Nous avions fait nos classes ! Heureusement car peu de temps après nos assiettes volaient sous un bon force 8.
Impossible dans ces conditions de traverser vers les îles d'Aran comme prévu .
François décide de nous mettre en embuscade à partir du Connemara pour attendre des jours meilleurs . Nous posons donc notre bivouac au lieu-dit: 'TraRagan' au SE de l'ïle de Gorumna dans le Connemara . C'est beau,comme une carte
postale dira l 'un d'entre nous! Même les averses sont amusantes d'après Jean Pol.
Là , vu l'état de la mer, nous pofinons nos techniques de navigation : surfs , équilibre, marche arrière,récups par mer bien formée ( François en faisait même exprès de tomber dans l'eau )....etc. A vrai dire nous ne pouvions rien
faire, alors nous aussi nous avons décidé de nous régaler dans ces grosses et
belles vagues!
Le lendemain , nous ne pouvons toujours pas traverser vers les îles d'Aran
mais nous pouvons encore naviguer en contournant Gorumna par le nord . Ouah !
encore de supers surfs avant de rejoindre la côte Est de Gorumna ; rase cailloux
( avec plein de x parce qu'il y en a partout ! des rochers, de la caillasse, des
murs de pierres ! partout partout!) avant d'aboutir dans un minuscule port avec
un magnifique Hooker et un véritable Curragh ! Photos, photos.
Puis nous arrivons enfin à ce fameux pont ( dont Véro nous a beaucoup
parlé ! ). Suivant la marée, l'eau s'y écoule dans un sens ou dans l'autre ! Mais le
courant est trop puissant pour pouvoir traverser. Attendre la renverse en
allant au pub, voilà un programme qu'il est bon ! Mais comme il y a aussi
des 'gens sérieux ' dans ce groupe , c'est sous la pluie fine que trois d'entre
nous prennent l 'option escalade sur la montagne toute proche; Grimper,
grimper, enjamber des tas de murs de pierres pour découvrir , du sommet sous un
soleil sympa et un vent costaud , un magnifique paysage. Des cailloux et de l'
eau partout et là- bas au loin un minuscule port de poupée rempli de
Curraghs. C'est beau, c'est beau!
Après cette pause tourisme le courant est favorable pour passer sous le
pont .
Après une rencontre avec quelques phoques , nous devons franchir une zone
d'eaux franchement vives, mais ce n'est pas si simple que ça et pour un bout de
remorquage coincé au fond , la situation aurait pu devenir dramatique.
Mais François a eu la présence d'esprit de couper son bout à temps. Ouf, ouf!
Un beau bivouac bien mérité nous accueille à l'ouest de l'île de
Lettermore.De là nous repartons en direction de la mer et naviguons dans un dédale
d'eaux calmes dans des paysages fabuleux entre les îles. Ca bouge un peu plus
une fois en mer mais rien d'inquiétant.Véro nous conduit alors vers un lieu de
bivouac connu d' Elle seule: l 'île d 'Illaunnanownim !!!!!!!!!! au sud de
Gorumna = le rêve ! un endroit magique ! que nous apprécions tous à sa
juste valeur .
De là , nous pouvons enfin piquer vers Inishmore ( l ' île principale des
3 îles d' Aran). Les 1 mètres de creux sous vent de travers ne nous
impressionnent pas , tellement nous sommes heureux d'être là!. Notre cap est blanc, en forme
de vaisseau : c'est le phare superbe planté sur son petit îlot à l'est
d'Inishmore. Ca y est, nous y sommes !: La plage de Kilronan comme
bivouac après un passage au pub .
Le lendemain, c'est tourisme. Nous délaissons nos kayaks pour des vélos ou
de la marche à pieds. Et sous un franc soleil, nous partons à l'assaut des
falaise au sud de l'île, des forts de l'âge de fer , phare sur le point culminant ,
labyrinthes de murets de pierres!.... A part les touristes et les
voitures, tout nous enchante. C'est tellement beau !
Nous reprenons nos kayaks pour contourner Inishmore par le nord-est pour
bivouaquer sur la plage de Portdela à l'est de l'île. Nous tentons une
navigation sous les belles falaises du sud mais elles ne se laissent pas
approcher si facilement que cela, les sauvageonnes ! Par contre François
prend vraiment son pied .
Nous partons alors vers Inishmaan ( celle du milieu ). Nous tentons un
passage vers le sud de l'île, mais plus nous approchons des falaises à l'ouest de
l' île, plus le vent du sud ouest, le ressac et les vagues pyramidales et
croisées
nous obligent à préférer un contournement par le nord de l 'île, le
long,de magnifiques falaises bordées d' innombrables murets de pierres, avec des
supers surfs très techniques !
Nous abordons l'île au nord près d'une petite cale. Tourisme: ( comme sa
grande soeur , Inishmaan possède elle aussi son fort aux 3 enceintes en pierres
évidemment ( de l'âge de fer s'il vous plait), pub, murets et murets de
pierres partout. On rend alors hommage aux courageux qui pour se protéger (eux
,leur bétail et leurs cultures) des vents , avaient construit tous ces murs.
Quand on sait que sur les 3 îles d'Aran , 18000 kilomètres de murs ont ainsi été
construits, pour se protéger certes, mais aussi pour pouvoir cultiver
quelque chose, parce que là-bas le sol n'est que roche : impressionnant, incoyable
mais magnifique!.
Nous bivouaquons au pied de notre petite cale et d'un mur de pierres
évidemment. Alors que nous voulons appréhender Inisheer, (la 3°, la plus à l'est des
îles d' Aran), François ( ayant les prévisions météo en tête) décide de nous
ramener vers le Connemara, pour éviter une longue traversée par belles vagues
creuses et parfois croisées de travers et vent costaud dans le nez . Traversée pas
plus difficile qu'à l'aller mais qui nous a semblé plus longuette. Nous avons
donc eu tout loisir d'observer un groupe de ' Puffins des Anglais', une maman
'Guillemot de Troil et son petit et plein de ' Fous de Bassan '.
A l'arrivée, une récompense nous attendait : notre île magique d'
Illaunnanownim pour nous ressourcer.
Puis pendant que 3 d'entre nous partaient récupérer la camionnette pour la
conduire plus à l'ouest, les autres ont poursuivi leur navigation dans un
labyrinthe de bras de mer, d 'îles, d 'îlots,de roches de toutes tailles :
Splendide!.
Une déferlante sous la tour a bien failli avoir raison de moi mais les
bouchins de mon bateau ont oeuvré de façon positive : ouf !
A Inih Island ( autre bivouac magnifique ) ,nous nous sommes tous
retrouvés . Et de là nous avons pointé notre nav vers un des pubs du petit port typique
de
Roundstone plus à l'ouest. Sous un crachin dense et serré, nous avons fait route- retour, l' âme en
peine, vers le camion.
Tracer une partie du trajet la veille de l'embarquement, pour ne risquer
aucun imprévu et être sur place pour attendre le ferry à Roslare : telles
étaient les préoccupations de tous et surtout de François qui n' arrêtait pas de
nous en parler et qui avait pensé à tout : la camionette était révisée, Il
avait tous les outils nécessaires pour toutes les situations délicates, doublé
tout le matériel au cas où........
Arrivés à Roslare 3h avant le départ du ferry , nous avons passé le temps
à flaner, prendre un café et un petit gâteau à quelques centaines de mètres
du ferry qui fumait déjà.Tout allait bien , jusqu'au moment où nous sommes
arrivés sur le tarmack d'embarquement à 17 h comme prévu , pour constater que le
ferry venait de quitter le quai !. Il partait bel et bien à 17h et non 2 h plus
tard comme le pensait si fort François !
Quand nous avons réalisé que nous avions raté l'embarquement, les neurones
se sont affolés : comment gérer ceux qui devaient retravailler dès le
lendemain, comment et quand reprendre un autre ferry ?, prévenir à droite et à gauche
.
Bref beaucoup d'agitation ! . Les compétences d' Henri ont été mises à profit.
Heureusement le groupe était solide et dans notre grande mensuétude, nous
avons décidé de ne lyncher ni François, ni Véro ! et contre mauvaise fortune bon
coeur, nous avons profité de ce rab de 2 jours pour sécher, ranger nos affaires
et faire un peu de tourisme. Au lieu d'arriver à Roscoff , nous avons
débarqué à Cherbourg !. Mais nous étions en France !.
Mon récit ne serait pas complèt si :
- 1°, je ne rendais pas hommage aux nombreux Irlandaises et Irlandais qui
se sont spontannément mis en 4 pour nous rendre service quand nous avons eu
besoin d'eux .Ils sont adorables ces gens là !
- 2°, si je ne mentionnais pas les nombreux animaux qui ont croisé notre
parcours d'une façon ou d'une autre : Henri a fait des prouesses culinaires en
grillant sur pierrade les nombreux maquereaux et lieus jaunes péchés en grande
partie par Marie Annick et Jean Pol entre autres. Marie Annick ( encore Elle ):
véritable dénicheuse de fruits de mer en tous genres , nous a proposé
comme ça des bigorneaux et des moules pour agrémenter nos repas.Véro n'avait pas
dit son dernier mot car ce sont des oursins violets qu'Elle a offerts sur le
plateau dégustation. Phoques , dauphins , fous de bassan , macareux , pétrels
tempête , océanites tempête et même le souffle d' une baleine à l' horizon du
ferry ont bien agrémenté notre voyage. Nous avons été bien aidés par Nathalie dans
la découverte de certains oiseaux grâce à ses connaissances en Ornitho. Les
chiens , vaches, et même cheval aimaient beaucoup notre compagnie. Marie
Annick ayant donné le ton, nous nous sommes tous retrouvés à un moment ou
à un autre allongés sur la plage à scruter chaque grain de sable à la
recherche de ' petits cochons ':jolies porcelaines nacrées.
- 3°, sans oublier d'évoquer un panaris, un pouce retourné, une avarie de
dérive, l'armature d'une tente - parapluie mystérieusement vrillée sur elle même
; les ' heavy showers ' et les ' squaly showers ' ( = lourdes averses et
averses en rafales ) .
- 4°, Malgré les excellentes ' graines bio 'amoureusement achetées par Véro
, François rêvait pourtant d' un énorme ' Mac Do ' bien coulant de graisse !
Beurk !
Mais aucunes de ces difficultés n' ont réussi à altérer la bonne ambiance
de notre groupe.
En 2 mots : super voyage.
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